De Gênes à Nice. Je ne fais pas le voyage en voiture (elle est restée garée là-haut sur la corniche, avec son chargement) – ni en train (même si, je ne sais par quelle substitution, c’est ainsi que nous arriverons ; le convoi pénètre au matin sous la verrière de la gare terminus et s’immobilise le long des quais) – mais en ballon dirigeable. La côte tombe à pic dans la mer. L’aérostat contourne le massif marin, survole les vagues puis rejoint le rivage, toujours descendant. Un fleuve coule derrière les collines du bord de mer; son lit fait notre route. Un vent souffle là, suivant le courant, et nous pousse. Nous allons en silence au-dessus des eaux brunes, le ballon nous emporte comme le songe nocturne. Il fait nuit.