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Le grand vide enfermé

Cy Twombly a peint (ou, plus exactement, a fait peindre à son idée) le plafond de la salle des bronzes antiques au Louvre : un grand rectangle bleu ciel, vide, avec sur les bords des disques couleur de métal ou de terre (sphères, boucliers, jetons des Médicis, etc.) et, dans des cartouches, les noms d'artistes grecs anciens.

Citons, à ce propos, Barthes ("Sagesse de l'art"), qui cite Valéry à propos de Twombly :

Le Rectangle Rare renvoie de la sorte à deux civilisations : d'un côté au "vide" des compositions orientales, simplement accentué ici et là d'une calligraphie ; et de l'autre à un espace méditerranéen, qui est celui de Twombly ; curieusement, en effet, Valéry (encore lui) a bien rendu compte de cet espace rare, non à propos du ciel ou de la mer (à quoi on penserait d'abord), mais à propos des vieilles maisons méridionales : "ces grandes chambres du Midi, très bonnes pour une méditation - les meubles grands et perdus. Le grand vide  enfermé - où le temps ne compte pas. L'esprit veut peupler tout cela." Au fond les toiles de Twombly sont de grandes chambres méditerranéennes, chaudes et lumineuses, aux éléments perdus (rari) que l'esprit veut peupler.

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