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L'épanchement du songe

Au milieu de l'extraordinaire chapitre qui termine le troisième livre de l'Idiot, il y a une apparente discontinuité.

Le prince rêve à nouveau de la "criminelle" (Natassia Philipovna) ; il se réveille et se décide enfin à lire les lettres que  Nastassia Philipovna a écrites, "ces lettres (qui), elles aussi, ressembl(ent) à un rêve". Les citations nombreuses, incomplètes, s'achèvent par une remarque anodine à propos du papier à lettres ; puis, sans transition, le récit reprend et nous voyons le prince sortir du parc où nous ne savions pas qu'il était entré :

Il y avait beaucoup, oui, beaucoup de délire semblable dans ces lettres. L'une d'elles, la deuxième occupait deux feuillets de papier à lettres de grand format, couverts d'une écriture fine.
Le prince sortit enfin du parc obscur, où il avait longuement erré, comme la veille. La nuit claire, transparente, lui parut encore plus claire qu'à l'habitude. "Il est vraiment si tôt ?" se dit-il. (Il avait oublié de prendre sa montre.) Quelque part, il crut entendre une musique éloignée (...).

Plus loin, alors que le prince revient sur ses pas, "la même femme" (que dans son rêve) lui apparaît, sortant du parc (le parc obscur, dans la nuit claire, est comme les lignes serrées sur les grandes pages du papier à lettres). Le nom de "cette femme" n'est pas prononcé, de même qu'il n'est plus écrit, depuis de nombreuses pages, dans le roman.

(Dostoïevski, L'Idiot - trad. A. Markowicz).

 

 

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