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Le Couronnement de Poppée

Théâtre de Drottningholm.

(Le théâtre apparaît transporté jusqu’à nous depuis le dix-huitième siècle, sans changement : un peu blanchi peut-être, mais intact. A l’intérieur, les chandelles ont bien été remplacées par des lampes qui les imitent ; mais les ampoules sont montées sur pivot et vacillent comme les vraies flammes. La mise en scène reprend les décors anciens de toiles peintes (l’intérieur d’un palais, des jardins d’Italie, les rivages de la mer…) ; seuls certains effets d’éclairage ont l’air modernes.
L’architecture du temps, avec ses grandes ouvertures et ses murs sans épaisseur, semble faite pour la belle saison et le plein air : que devient-elle à l’automne ? Les portes-fenêtres du foyer ouvrent sur les pelouses du parc (où paissent des troupeaux d’oies). A l’entracte, alors que les spectateurs passent dehors,  le crépuscule d’été traverse la pièce dessinant les hautes arches sur le mur opposé.)

Mais l’aménité des lieux ne déteint pas sur l’opéra qui y est représenté. La mise en scène est anglaise ; aucun caractère n’échappe entièrement à la mesquinerie. Le drame est plus vulgaire et brutal que voluptueux, malgré la musique. Néron aime beaucoup mordre et pincer son amante. Le personnage d’Othon, pour une fois, n’a rien de geignard, c’est un jeune noble écervelé qui change très vite de sentiment (amoureux dans la même journée de Poppée puis de Drusilla, fonçant tête baissée dans l’intrigue combinée par Octavie).

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