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La chambre de Raskolnikov

Raskolnikov entra dans son réduit et s'arrêta au milieu. "Pourquoi était-il revenu là ?" Il regarda ces papiers peints jaunâtres, déchirés, cette poussière, cette couchette... Dans la cour, on entendait des coups, violents, continuels ; comme si quelque part, quelqu'un était en train de clouer quelque chose, un clou, ou quoi... Il s'approcha de la fenêtre, monta sur la pointe des pieds et, longuement, avec une apparence d'attention extrême, il observa la cour. Mais la cour était vide, on ne voyait pas ceux qui cognaient. A gauche, dans le pavillon, on voyait çà et là des fenêtres ouvertes ; il y avait des petits pots sur les fenêtres, des géraniums rachitiques. Derrière la fenêtre, on avait accroché du linge... Tout cela il le connaissait par coeur.
(Dostoïevski, Crime et Châtiment — trad. A Markowicz).

Tandis que les autres, et eussent-ils été alités toute leur vie, obligent la mort à les abattre, — quand ils seraient tombés depuis longtemps d'eux-mêmes, abattus par leur propre faiblesse, ils se raccrochent encore à leur famille, parents et époux qui sont forts, aimants, bien portants, — lui, le célibataire, se résigne apparemment de son propre gré à occuper au beau milieu de la vie un espace de plus en plus restreint, et quand il meurt, le cercueil est tout juste à sa mesure.
(Kafka, Journal (3 décembre 1911) — trad. M Robert).

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