(On passe) de la disposition centrale, représentée par la cour centrale à la disposition longitudinale (...). On ménage pour l'oeil une perspective sur ce qui est au delà de la cour, et on entraîne ainsi l'imagination vers de lointains horizons. (...) Michel-Ange projette pour le Palais Farnèse une perspective ouvrant sur le jardin, avec le taureau Farnèse utilisé dans le groupe de la fontaine ; dans le fond il voulait jeter sur le Tibre un pont qui aurait conduit au domaine des Farnèse situé de l'autre côté du fleuve. (...)
Le baroque stylise la nature pour lui donner l'attitude de la grandeur et la dignité mesurée que cette époque exige ; le parc cependant n'est pas absorbé par la loi architecturale : l'informel et l'infini sont introduits dans la composition (...) Le parc se perd dans la nature sauvage, il passe peu à peu à la nature sans forme et sans liens ; puis la perspective ouverte sur le paysage est considéré comme essentielle, on dispose des allées de façon que le lointain constitue leur conclusion (...).
(Wölfflin - Renaissance et Baroque)