A cette heure, que fait-elle ? Elle dort... Non, elle ne dort pas ; c'est aujourd'hui la fête de l'arc, la seule de l'année où l'on danse toute la nuit. - Elle est à la fête...
Quelle heure est-il ?
(...) Je descendis chez le concierge. Son coucou marquait une heure du matin. - En quatre heures, me dis-je, je puis arriver au bal de Loisy. ll y avait encore sur la place du Palais-Royal cinq ou six fiacres stationnant pour les habitués des cercles et des maisons de jeu : - A Loisy ! dis-je au plus apparent. (...)
Il n'est pas trop tard : après cette soirée perpétuelle, longue comme une vie, au théâtre puis au cercle, après les désirs immobiles, les rêveries vaines, il est encore temps de rejoindre la voie perdue. Le chemin est ouvert. Le sommeil ne viendra pas clore cette nuit avant que le narrateur ne retrouve le pays de son enfance et revoie Sylvie.
Mais la route réelle se double d'une jointure magique. Une même lumière, merveilleuse et nocturne, baigne l'apparition d'Aurélie sur la scène ("pâle comme la nuit", "brillant dans l'ombre de sa seule beauté") et celle d'Adrienne dans l'enfance (à "l'ombre des grands arbres", sous "le clair de lune naissant") et aussi ce chemin qui embranche sur la route de Flandre :
Plus loin que Louvres est un chemin bordé de pommiers dont j'ai vu bien des fois les fleurs éclater dans la nuit comme des étoiles de la terre : c'est le plus court pour gagner les hameaux.