A l’opéra Garnier.
La musique, le jeu, le chant, les décors, tout cela ne s’arrange qu’assez tard (les voix se perdent souvent dans les cintres) ; les personnages et les situations enfin prennent corps pour les noces comiques de Tom avec Baba la Turque : la scène figure une salle de spectacle retournée, en sorte que le fond du plateau est occupée par des gradins, visibles à travers l’ouverture du théâtre fictif ; un grand escalier monte à la scène surélevée depuis les coulisses, au premier plan. En bas des marches Ann cherche Tom, le retrouve, mais quand Baba sortant de sa loge demande : qui est cette fille ? Tom renie Ann, les jeunes mariés se détournent ; le viveur et la femme à barbe grimpent l’escalier sous les acclamations et les fanfares. (Tom, Ann et Shadow personnages permanents du drame derrière lesquels défilent comme un ruban les épisodes trop brefs, formant tableaux).
(Musicalement la scène la plus dramatique a lieu plus loin : avec le seul accompagnement d’un clavecin sinistre, Shadow joue aux cartes l’âme de Tom ; viennent ensuite, saluant sa déchéance, les sonneries funèbres des cuivres).