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Quarantaine

Au début du quatrième chapitre du Tentateur de Broch (trad. Albert Kohn), un passage rappelle plus fortement Stifter (j'interromps ma lecture et laisse résonner la vieille mélodie).

Un village dans une région de montagnes. Wetchy et le narrateur (le médecin du village) habitent deux maisons jumelles un peu à l'écart de la bourgade. La religion isole la famille Wetchy (ils sont protestants) du reste de la communauté. Un soir, au début de l'été, Wetchy vient chercher son voisin : le jeune fils est fiévreux. Craignant la contagion, le médecin emmène la petite fille, Rosa, proposant de l'héberger quelques jours.

Les parents nous avaient suivi jusqu'à la porte d'entrée et lorsque nous fûmes à la grille du jardin ils firent des signes comme à des voyageurs qui s'en vont au loin.
(...) Là-bas se tenait encore la petite femme dans sa robe bleu clair fanée, tache lumineuse indistincte, faisant des signes indistincts dans un monde qui n'était plus guère perceptible, baignant dans une moiteur nocturne, enfermé dans la nuit sans étoiles tendue d'une voile bas de nuages, et pendant qu'à tout hasard, je faisais un signe en réponse, je voulus, il est vrai, sans succès, aussi amener l'enfant à m'imiter : elle serrait sa poupée dans son bras, lui parlait et ne se retourna pas.

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