Le Voyage d'hiver, au Théâtre des Champs-Elysées.
Ce qui frappe ici, c'est la jeunesse du voyageur (cheveux noirs, que le givre ne fait que couvrir), la simplicité de ses colères (toujours près de jaillir et dont pourtant l'objet se perd peu à peu) ; elles marquent presque de bravade "Mut" et la fin de "der Wegweiser":
Eine strasse muss ich gehen
die noch keiner ging zurück
Il a une façon encore enfantine de prendre à partie les êtres et les choses, de plain pied avec un monde de rêveries et de contes ; ainsi quand, dans "Frühlingstraum", des fleurs de givre sur la vitre le fascinent :
Ihr lacht wohl über den Traümer,
Der Blumen in Winter sah ?
ou quand il interpelle un corbeau dans "die Krähe" :
Krähe, wunderliches Tier,
willst du mich nicht verlassen ?
Meinst wohl, bald als Beute hier
meinen Leib zu fassen ?