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Lohengrin

A l'Opéra Bastille.

Le premier acte est encombré par beaucoup de musique en carton-pâte, choeurs pompeux et accessoires procéduriers du Jugement. Même l'apparition de l'Elsa somnambule manque de charme, la mièvrerie gâche sa prière ; car le personnage que compose l'interprète est totalement dépourvu de séduction. Cela ne l'empêche pas d'être une figure crédible où l'entêtement et l'égoïsme forment comme l'envers des bons sentiments et de l'exaltation religieuse. Ils justifient l'échec de l'union avec l'idéal Lohengrin : ces deux individus en dehors de la société et que les hommes consentent à unir ne s'accordent pas (Lohengrin est seul à chanter le duo d'amour du troisième acte) ; l'illusion s'effondre alors tranchée par la phrase terrible de Lohengrin  :
         Weh' nun ist all' unser Glück dahin !

Le deuxième acte est superbe de bout en bout grâce d'abord à Ortrud et à la scène initiale : voici la partie redoutable de la nuit et qui pour les yeux de l'homme n'est point faite. Avant l'aube, avec Telramund,  Ortrud reprend les fils de l'intrigue et rouvre le combat qui semblaient clos à la fin de l'acte précédent. Elle introduit la malignité et la duplicité dans le drame, y faisant entendre leur très séduisante musique. Le retour du soleil n'efface pas ses sortilèges. Ils couvent d'abord invisibles mais on ne les oublie pas (pendant l'interminable procession nuptiale d'Elsa, je ne vois que l'humiliation d'Ortrud dans le cortège qui donne l'arrière-plan de noirceur à toute cette lumière). Enfin l'accusation éclate, le choeur est pris à partie dans une grande scène comme au deuxième acte du Crépuscule des dieux. Si l'accord et la paix se rétablissent ensuite, ils ne sont qu'apparence, définitivement minés par la défiance.

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