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Moisson

Bruegel a peint une série de tableaux (on en connaît aujourd'hui cinq) qui décrit le cycle des saisons : chacun représente un bout de campagne et un moment de l'année, avec ses travaux et ses loisirs, au sein d'un paysage grand ouvert. Trois sont à Vienne (au Musée d'art ancien, dans une salle fameuse), un autre est apparemment revenu, après en avoir été un temps éloigné, à Prague (où je l'ai manqué il y a quelques années), un autre (que je viens de revoir) ici.

C'est la moisson. Trois faucheurs sont à l'oeuvre ("qui font voir trois moments successifs de leur geste commun"). Ils s'attaquent à la moitié du champ encore sur pied. Le blé debout dessine un front continu et dense, troué seulement par un chemin comme une tranchée (et un pot mis à l'abri du soleil). Des paysannes s'éloignent par là ; leurs bustes émergent seuls. En avant, on rassemble les gerbes ; d'autres font tomber et ramassent des fruits ; mais le plus gros de la troupe se repose à l'ombre, mange, boit ou dort. D'autres détails attirent le regard et enrichissent l'image : les hommes et le monde qui les contient et dont ils vivent, d'accord. Un très beau mouvement de la perspective, comme une faux qui saisirait l'étendue, réunit les lointains pleins de lumière avec la petite bande, avant de se perdre dans la végétation légère et sombre qui précède le village.

Commentaires

  • L'aspect très géométrique du champ de blé est frappant

  • Le blé a quelque chose de maladroit ; il ferait passer Bruegel pour un peintre "naïf" : ce qu'il n'est pas (il suffit de voir un de ses tableaux pour s'en convaincre)

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