La dame chante. J'entends Marte ou Amor ! Malheureusement le texte n'a pas été distribué avec le programme. Privées de sens, l'émotion et la beauté demeurent insaisissables, impossibles à retenir. Les airs qui suivent sont curieusement languissants pour de la musique à danser. L'extravagance est bien davantage dans la forme ou le nom des instruments (chitarrone, sacqueboute), qui semblent venir d'un tableau du Valentin ou bien d'un passage des Mémoires du Cardinal de Retz :
Noirmoutier, qui avait été fait la veille lieutenant général, sortit avec cinq cents chevaux de Paris pour pousser les escarmoucheurs des troupes que nous appelions du Mazarin, qui venaient faire le coup de pistolet dans les faubourgs. Comme il revint descendre à l'Hôtel de Ville, il entra avec Matha, Laigue et La Boulaie, encore tout cuirassés, dans la chambre de Mme de Longueville, qui était toute pleine de dames. Ce mélange d'écharpes bleues, de dames, de cuirasses, de violons, qui étaient dans la salle, de trompettes qui étaient dans la place, donnait un spectacle qui se voit plus souvent dans les romans qu'ailleurs.