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Les Troyens

A l'opéra Bastille, les Troyens de Berlioz.

Les Troyens sont un chef-d'œuvre , le chef-d'œuvre de l'art français, tout baigné d'une lumière élyséenne et béatifique ! La postérité légitime de Gluck et de Fidélio ! Et on ne les joue jamais ! Quelle honte pour la France !

(Les Troyens est apparemment un opéra qui a besoin d'être défendu et, sur la bannière de ses partisans, il y a en général écrit quelque chose comme ces phrases trouvées dans Claudel.)

A la première écoute, je ne m'enrôle pas. De belle choses qu'on veut bien réentendre : un septuor et un duo amoureusement nocturnes, la sobre et majestueuse tristesse des adieux de Didon ou de l'apparition d'Andromaque (rôle muet, ses plaintes sont confiées à la clarinette), un tableau entièrement orchestral, la chanson d'un marin ... Mais le tout menacé par l'avalanche de marches et choeurs héroïco-civico-guerriers qui m'ont laissé froid.

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