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Judith ou le fantôme

La soirée se prolonge. Henri le Vert se retrouve seul à boire avec les quatre ivrognes en présence de Judith. Enfin la belle demande à son cousin de la raccompagner. A la sortie de l'auberge elle l'entraîne dans un raccourci : ils laissent loin derrière les ivrognes qui ont commencé à la poursuivre.

Dans la nuit noire, sur la grand route, le jeune homme suit sa compagne, effrayé et fasciné, si bien que restant quelques pas en arrière, il ne peut s'empêcher de loucher vers elle tel un voyageur qui voit avec angoisse, dans la campagne, un spectre marcher à son côté.

Un peu plus tard la belle se déguise effectivement en fantôme.

Judith a fait entrer Henri chez elle ; ils se sont installés dans sa chambre. Ils sont assis côte à côte devant une table quand, au bruit des ivrognes qui approchent, Judith éteint précipitamment la lumière.

Nous nous gardâmes bien de bouger. De lourdes gouttes de pluie fouettaient les vitres, accompagnées d'éclairs (...) (Nos hommes) se mirent à tempêter et l'un deux grimpa le long de l'espalier jusqu'à la fenêtre, pour regarder dans la chambre obscure. (...) Tout à coup un éclair illumina la pièce et l'homme aux aguets put reconnaître Judith à son vêtement blanc.
- La satanée sorcière est assise à sa table (...)
- Laisse-moi un peu voir !

Mais tandis qu'ils se relayaient et que la chambre était redevenue obscure, Judith glissa d'un trait jusqu'à son lit, prit la courtepointe blanche et la jeta sur la chaise (...) Un deuxième éclair, encore plus fort, inonda la chambre de lumière (...) :
- Ce n'est pas elle ! ce n'est qu'une toile blanche.

(Keller - Henri le Vert, trad. La Flize)

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