Longtemps quand j'écoutais une certaine musique de Bach (soyons, une fois, précis : l'Invention n°2 en ut mineur BWV 773 jouée au piano par un fameux interprète canadien), je croyais entendre quelques vers de Milosz (à la façon d'un nom que l'on met sur un visage, ou du titre d'une chanson qu'on retrouve bien après en avoir reconnu l'air) .
Le début de la Symphonie de septembre,
Soyez la bienvenue, vous qui venez à ma rencontre
Dans l'écho de mes propres pas, du fond du corridor obscur et froid du temps.
Soyez la bienvenue, solitude (...)
ou bien deux vers de H :
(...) l'oiseau de cristal qui dit mlî d'une gorge douce
Dans le vieux jasmin somnambule de l'enfance.
(J'ai la mauvaise habitude d'écouter de la musique en lisant. Quelquefois la mémoire conserve arbitrairement la coïncidence d'un soir entre une lecture et la musique).