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Fuir, disparaître

Au cinéma, Profession : reporter d'Antonioni.

Deux scènes :

1/ La voiture, un cabriolet blanc, roule sur une route d'Espagne bordée d'arbres La fille se réveille sur la banquette arrière. Elle demande à Locke, au volant : what are you running from ? Il répond : qu'elle se retourne. Elle regarde la route vide fuir derrière eux ; nous la voyons ainsi seule, debout sur le fond des feuillages qui défilent, illuminée brièvement quand un arbre manque (et c'est la première, voire la seule, image de bonheur, peut-être, dans la fastidieuse aventure de cet homme en fuite sous une identité d'emprunt).

2/ La scène finale, dans un hôtel de rien, quelque part en Andalousie. A peu près le même hôtel que l'établissement africain où commence l'histoire (où Robertson meurt, où Locke intervertit les passeports). Nous sommes dans la chambre de Locke, où nous sommes entrés avec lui. Il s'est allongé ; nous regardons par la fenêtre fixement, à travers une grille : un terrain sous le soleil devant un grand mur blanc fait d'arcs outrepassés aveugles. Nous assistons à de nombreuses allées et venues, qui soulèvent la poussière. Un portière ou un coup de feu claque. Entre-temps, très lentement, continûment, la caméra s'est avancée jusqu'à passer dehors, prenant congés. Quand elle se retourne, on devine de loin l'homme mort sur le lit.

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