Dans le René Leys de Segalen. Symétrie selon un point (marche du cavalier sur l'échiquier des rues de Pékin) :
- Et il précise, avec des mots cherchés, un très curieux état de transposition visuelle dont je ne connaissais pas d'autre exemple : ainsi, quand il se promène en un point précis de Pei-king, mettons dans une rue au Sud-Ouest, il a la certitude de voir, devant lui, mais comme dans un miroir aux images symétriques, le point correspondant, mais en diagonale exacte ; en ce cas : la ruelle du coin Nord-Est ; mieux : il se promène à sa guise dans ce lieu géométrique, aussi longtemps qu'il garde les yeux grand ouverts ; sans ciller. Il lui faut aussi ne pas respirer. Le détail vraiment neuf est que tous ses mouvements subissent la même transposition diagonale : il tourne à droite s'il veut aller à gauche...
Symétrie selon un plan :
- Il y a des puits... comme dans toute la plaine environnante... C'est le même terrain, et l'eau des Lacs ne suffirait pas... (...) - j'en ai vu, au Temple du Ciel, de remarquables : une énorme margelle de marbre monolithe, comme un tambour de jade, comme une grosse bague de pouce pour tirer de l'arc, et qu'on aurait bien posée à plat, avec ces centaines d'encoches lissées par la corde... celle du puits, - vous savez la corde qui file dans la terre jusqu'à la nappe où l'on voit un pan de ciel... Et quand on relève la tête, on perce également à travers le toit du kiosque, par un trou de même diamètre que la bague, et l'on s'attend, par réflexion inverse, à voir le puits se tourner bout pour bout et se forer dans le ciel qui refléterait l'eau du puits...