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Deuxième visite au Temple de Confucius

Pas de photos et faute de cartes postales, des phrases :

- grandes plaques de pierre grise, dressées sur des socles, alignées dans la première cour. Paraissent parfaitement lisses. Mais de près l’œil perçoit des caractères gravés. Ils sont groupés par mots verticaux. Les mots régulièrement disposés à travers la surface, lavés par les éléments, s'effacent. Incompréhensible pour moi, chaque idéogramme est un grouillement isolé de traits minuscules. Semble un fossile dans l'épiderme minéral, les radicelles d'une plante disparue. Il y a là (ou il y avait), paraît-il, le nom des « cinquante-et-un mille six cents vingt-quatre lettrés reçus aux examens impériaux depuis la dynastie Yuan jusqu'à la fin des Qing ».

- cyprès plusieurs fois centenaires ; leur feuillage est peu de choses contre le bois épais des troncs et des branches tordues. L'autre fois, c'était le mois de mai : des arbres, en fleurs, portaient des grappes violettes. Cette année le temple est en travaux. Mais le chantier ne ressemble pas à ceux ailleurs dans la ville. Là-bas un travail ininterrompu (on fait le ferraillage le jour ; la nuit on coule le béton) monte des tours à la place des quartiers anciens et sans étage. Ici aucune activité. Tubulures rouillées, étais, bâches, meubles d'époque Mao les pieds en l'air. N'indiquent aucune rénovation. Se suffisent à eux-mêmes comme le signe de la désuétude. Les édifices principaux sont condamnés. Je ne reverrai pas la grande salle vide « couleur de l'obscurité », les piliers « revêtus d'une laque écarlate » et la stèle avec le « nom lisible » qu'aucune bouche ne profère. Sur le parvis les ouvriers ou des gosses jouent avec une planche à roulettes.

- les autres, je ne sais pas s'ils sont davantage les habitants du lieu ou ses gardiens. La dame pipi effondrée sur sa chaise dort contre le mur. Un homme rince des tasses dans les lavabos.

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