Dans le Palais de l'Union (« les quelques 9000 salles, ou pavillons, que compte le palais impérial, ont chacune leur nom, inscrit en caractère d'or, dans les graphies chinoises et mandchoues, sur le fond d'un cartouche bleu lapis, suspendu au-dessus de l'entrée »), deux idéogrammes surmontent le trône ; majestueux et noirs, ils sont paraît-il la maxime taoïste : Ne rien faire. Excellent précepte que je mets en application et qui me dispense de noter ici (ça vaut mieux) une demi-douzaine de phrases à propos de cette visite.
[Je m'abstiens donc de dire :
- qu'une poutre barre le seuil des temples et des palais, qu'il faut enjamber (les pieds se souviennent),
- qu'à midi, l'ombre des touristes est parallèle à l'axe majeur du Palais impérial (et que le plan de la ville obéit à ce principe qui permet de s'orienter au soleil selon l'heure),
- que la vue par dessus les murs (et au-delà) depuis la Colline de Charbon (de la Contemplation, corrige René Leys) est deux fois décevante : provisoirement parce que le pavillon du sommet est fermé pour travaux ; durablement à cause d'un gigantesque dôme grisâtre, construction moderne en forme de ballon écrasé devant la Cité interdite,
- que la splendeur ici se fonde sur l'horizontale plutôt que la verticale (toitures, esplanades, terrasses superposées) et sur la succession (une cour après l'autre ; pas de vue d'ensemble du Palais).]