Au cinéma, la Fille à la valise, de Zurlini.
Eblouis. Deux têtes d'enfants éblouis, dans la nuit, sur le seuil d'un palais de Parme. Elle : parce que l'adolescent qui descend les marches est comme le Duc d'Edimbourg enfant. Lui : parce que la jeune fille qui vient de sonner, au bord des larmes, est une pauvre femme abandonnée (il va être son chevalier servant et réparer l'outrage infligé par son propre frère). Bien sûr cette vision n'est pas la vérité et tout de suite, pour que le jeu continue, il faut mentir : - Giura ! - Lo giuro !
Mélange du rêve (la salle de bain noire) et du sordide (le verrou qu'Aïda ne manque jamais de fermer derrière elle). Alternance de la complicité : la chanson qu'elle lui chante ; l'air de Verdi qu'il lui joue. Et de l'incompréhension : son regard pendant qu'elle danse toute une soirée interminable sur la terrasse d'un hôtel avec des inconnus (car : un repas gratuit, ça ne se refuse pas).