Au Grand Palais, pour revoir les Lorrain rassemblés dans l'exposition de peinture française.
Pourquoi ne pas dire que devant la Répudiation d'Agar, plus qu'au monde de la Bible, je pense à un poème de Baudelaire, tel qu'il a été lu par Walter Benjamin dans Paris, Capitale du XIXème Siècle (il ne s'agit pourtant pas d'un lever, mais d'un coucher de soleil) :
Les poèmes XCIX et C des Fleurs du Mal sont, dans l'oeuvre de Baudelaire, étranges et solitaires comme les grandes statues de l'Ile de Pâques. On sait qu'ils appartiennent aux parties les plus anciennes du livre ; Baudelaire lui-même a abondamment indiqué à sa mère qu'ils se rapportaient à elle et qu'il ne leur avait pas donné de titre car il trouvait choquant de révéler cette connexion secrète. Les deux poèmes, surtout le premier, respirent une paix qu'il est rare de trouver chez Baudelaire. Ils donnent tous les deux l'image de la famille dont le père est mort ; mais le fils, loin de prendre la place de celui-ci, la laisse vide. Le soleil lointain qui se couche, dans le premier poème, symbolise le père dont le regard - "grand oeil ouvert dans le ciel curieux" - se pose sans aucune jalousie , et avec une sympathie distante, sur le repas que la mère et le fils partagent. (...)