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Out of the past

Lundi soir, au cinéma. Pendez-moi haut et court, de Tourneur.

Ce n’est pas la première fois que je vois ce film (ni la dernière - je touche du bois) mais il y a à nouveau un passage où je me perds.

Au milieu du film, rattrapé par son passé, le héros accepte une mission douteuse. Il doit récupérer chez un avocat des documents compromettants. La ténébreuse secrétaire de l’avocat sera sa complice . Ils se retrouvent chez elle ; elle lui expose son plan. A la fin, flairant le piège, il la menace, la tenant par l’épaule et serrant jusqu’à faire mal. – Plus tard, dans une pièce obscure, encore le geste de saisir par l’épaule (notre héros était dissimulé derrière une porte ; une femme est venue répondre au téléphone) : la femme se retourne. Pendant un moment, je suis perdu : qui est-ce ? La secrétaire ou bien Elle, la femme de son passé, celle qui l’a trahi, qui le trahit encore ?

Doubles, apparitions (ces êtres qui s’approchent dans le plan immobile), personnages du mythe (le sourd-muet), prémonitions de la mort (le nom écrit « dans le ciel ») donnent à l’intrigue de film noir une résonance extraordinaire ; tout cela, et, surtout, la splendeur nocturne de la lumière.

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