Samedi au cinéma, le Troisième Homme de Carol Reed.
Vienne est filmée dans le délabrement de l’après-guerre. La vision est si différente de ce qu’on connaît du centre-ville actuel, blanc, or et bronze : aujourd’hui rien qui rappelle la ruine. (Contrairement à Paris qui semble engendrer sans arrêt des ruines modernes - il suffit de se promener aux Halles pour assister au prodige).
J’aime beaucoup Alida Valli, doublement étrangère, fugitive et absente, plongée dans le souvenir de l’homme qu’elle aime et qu’elle croit mort, peut-être. Mélange de résignation, de fidélité, de désillusion et d’espoir. Elle tressaille à chaque fois qu’on frappe à la porte de sa chambre, et sans hausser la voix : « Wer ist da ? ».