Je ne sais plus... Je sors. On nous montre, sous la terrasse, les arbres dans la pente. Là-bas la petite ville se débande dans la campagne et se mélange en descendant avec les parcelles des vergers. Une brume monte dans les branches nues. On nous dit : voici la vapeur des premiers feux de l'automne ; ils brûlent les herbes et les feuilles mortes. Mais des pointes blanches percent le réseau de bois embué. Fleurs et fumée. Je comprends peu à peu la méprise : c'est maintenant une autre saison, non pas les derniers jours de l'été mais le tout début du printemps ; ou ses signes avancés lorsque les amandiers refleurissent, par condensation.