Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Arabella

A l'opéra Bastille.

(Non le livret d'Arabella n'est pas si mal fichu. Certes, après le premier acte, le texte n'a pas la même plénitude (et il faut supporter l'épisode pénible de la Fiakermilli). La cohérence écrite de l'intrigue se relâche mais, après la forte densité des scènes d'exposition, c'est ainsi le moment de donner leur chance à l'imagination et à la rêverie de l'auditeur ; il connaît désormais bien les personnages ; il peut attendre aussi que la mise en scène prenne toute sa mesure et tire parti des ambivalences et des impostures de la fable. Si l'on veut faire la comparaison avec le Chevalier à la rose,  Arabella présente l'avantage certain de ne pas laisser le personnage principal en coulisse pendant une bonne partie de l'oeuvre ; le rôle titre combinant les traits de la Maréchale (le grand monologue du 1, les adieux à la jeunesse) et de Sophie (la grande scène au début du 2). De l'un à l'autre, le rôle travesti change de sexe (fille déguisée en garçon en place d'un garçon déguisée en fille) sans changer de tessiture. Si le finale se noit dans le happy end, il ne fait pas oublier le caractère sordide de la situation initiale (une fille à vendre), ni la violence de Mandryka, ni la coquetterie d'Arabella (présageant sans doute une suite mauvaise à ces instants sereins). Alors retentit également le silence de Matteo qui, sauf erreur, n'a plus dit un mot depuis qu'il a découvert que la femme qu'il a étreint dans l'obscurité n'était pas celle qu'il croyait ; au lieu de cela, il a couché avec l'entremetteur, devenu une femme à qui on le marie). 

Les commentaires sont fermés.