On entre dans le domaine par la petite porte mais, tout de suite après la maison du gardien, on rejoint l’allée d’honneur à son départ, juste derrière la grille fermée. De part et d’autre mais à bonne distance (de façon à ne pas déborder la vue sur le château) des arbres d’alignement ont été plantés (en 1782, nous dit-on), sur une file à droite et deux à gauche. Ces platanes sont montés très haut, à proportion maintenant avec l’élévation de la façade. L’ensemble ouvre un vaste réservoir, perméable à l’air et à la lumière, devant le corps de logis brique et pierre, coiffé d'ardoise (le vent bruit dans les feuilles et un jour traversant éclaire de l’intérieur les petits carreaux des croisées). En approchant on découvre encore dans l'intervalle les douves et le canal perpendiculaire ; avec eux, un troisième élément mêle ses reflets aux jeux aériens. L'eau provient des nombreuses sources qui percent dans le parc. Leur onde filtre ou tombe dans les bassins également transparents (les plantes montent comme des arbres dans le bain limpide). C’est ici le secret de Courances : la palpitation de cette eau courante qui passe et fait battre l’espace. Elle naît, là-bas tout au fond du parc, dans le sous-bois, derrière le rond d’eau qui termine la perspective : on la voit sourdre dans son trou faisant danser le sable.