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Yang Kwei-Fei

Revu l'Impératrice Yang Kwei-Fei de Mizoguchi.

(Par le jeu des ellipses, le règne de l’impératrice est réduit à peu de chose ; l’ascension et la chute de la favorite se succèdent ; et le film se compose autour de deux séquences en miroir : la rencontre et la séparation ou, si l’on préfère, un peu en deçà et au delà de celles-ci, une apparition et une disparition. Dans la première, la jeune femme (qui est le véhicule innocent de l’ambition de son clan) doit attirer l’attention de l’empereur et le séduire ; plusieurs tentatives sont nécessaires (il ne la regarde pas ; puis il ne perçoit en elle qu’un simulacre ; enfin il l’entend et, la connaissant enfin, la choisit). Mais les adieux, à rebours, sont furtifs, rapides et peut-être inconscients car on ne sait, dans le court moment  où l’impératrice reculant s’éloigne de l’empereur,  si tout deux comprennent qu’ils échangent leur dernier regard (elle oui, lui non, sans doute). Par un entrebâillement, elle continue un temps de le voir sans qu’il le sache, comme à leurs débuts. La scène est dans un lieu étrange et nocturne, mal défini : un campement militaire, un village de toile et de planches, qui sont autant d’obstacles qui cèdent ou s’interposent ; ils arrangent un espace mi-ouvert mi-fermé, sans issue, où les déplacements sont à la fois libres et contraints. Dans ce labyrinthe passe la clameur des soldats rebelles. Ils vont bientôt se présenter devant l’impératrice et l’accompagner au lieu de son exécution (c’est un arbre mort, quelques pas plus loin, où une corde est nouée ; que le bourreau remplace, à la demande de la victime,  par l’écharpe qu’elle appporte). L’impératrice marchant au supplice disparaît de l’image, laissant derrière elle dans le sable ses atours et ses pantoufles.)

 

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