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Nuit noire

(Une autre nuit. Pavel Pavlovitch, "l'éternel mari", est à nouveau là, dans la chambre. Veltchaninov est réveillé en sursaut par un cauchemar.)

Quelle pensée dirigea son premier geste, ou avait-il à cet instant-là la moindre pensée  mais c'était comme si quelqu'un venait de lui dicter ce qu'il fallait faire : il se redressa sur son lit, bondit, bras tendus en avant, comme s'il se défendait et repoussait une attaque, juste dans la direction où se trouvait Pavel Pavlovitch. Ses mains heurtèrent tout de suite d'autres mains déjà tendues au-dessus de lui, et il les saisit de toutes ses forces ; il y avait quelqu'un, donc, qui se tenait déjà au-dessus de lui, penché. Les doubles rideaux étaient tirés, mais il ne faisait pas entièrement sombre parce qu'un peu de lumière arrivait de l'autre pièce, où ces doubles rideaux n'avaient jamais été posés. Brusquement quelque chose lui coupa, en lui infligeant une douleur terrible, la paume et les doigts de la main gauche, il comprit en une seconde qu'il venait de saisir la lame d'un couteau ou d'un rasoir et qu'il l'avait serrée très fort...

(Dostoïevski, L'Eternel Mari   trad. A Markowicz)

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