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On vient chercher Wenceslas Steinbock

(Balzac, la Cousine Bette)
Le surlendemain, à quatre heures et demie du matin, au moment où le comte Steinbock dormait du plus profond sommeil, il entendit frapper à la porte de sa mansarde ; il alla ouvrir, et vit entrer deux hommes mal vêtus, accompagnés d’un troisième, dont l’habillement annonçait un huissier malheureux.
— Vous êtes M. Wenceslas, comte Steinbock ? lui dit ce dernier.
— Oui, monsieur.
— Je me nomme Grasset, monsieur, successeur de M. Louchard, garde du commerce…
— Eh bien ?
— Vous êtes arrêté, monsieur, il faut nous suivre à la prison de Clichy… Veuillez vous habiller… Nous y avons mis des formes, comme vous voyez : je n’ai point pris de garde municipal, il y a un fiacre en bas.
— Vous êtes emballé proprement… dit un des recors ; aussi comptons-nous sur votre générosité.
Steinbock s’habilla, descendit l’escalier, tenu sous chaque bras par un recors (...)

(La suite, avec plus de détails, chez Kafka :)
Mais à peine franchie la porte de l'immeuble, ils s'accrochèrent à lui d'une façon que K. n'avait encore jamais expérimentée. Ils le tenaient leurs épaules collées derrière les siennes ; au lieu de plier les bras, ils les entouraient autour de ceux de K. sur toute la longueur et, au bout, lui enserraient les mains dans une prise imparable, qui était le fruit d'un enseignement et de tout un entraînement. K. marchait raide entre eux deux et ces trois hommes formaient maintenant une unité telle qu'en en brisant l'un, on les eût brisés tous. C'était une unité comme ne peut guère en constituer que la matière inanimée.

(Le Procès, trad. B. Lortholary)

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