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Schubert

Winterreise, salle Gaveau.

(Il y a, si on veut, deux Voyages d’hiver : l'un, celui du pauvre vagabond qui erre dans un pays glacé ; l'autre, celui du poète qui allégorise son désespoir amoureux. Chaque poème donne à voir une station et aussi une image de l’égarement du mal-aimé. Qui parle ? J’entends d’abord, ce soir, le poète dolent et témoin de sa douleur, dont la désolation n’exclut pas l’habileté. Cependant, à mesure que le parcours se déploie, les deux voix tendent à se confondre ; le marcheur voit danser devant ses yeux, dans une hallucination, la figure de son destin ; la métaphore développée par le poète coïncide avec la vision du voyageur. Dans le dernier lied, l’apparition est incontestable, il faut la suivre, le chanteur a fait un pas: c’est la mort.)

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