En 1814, l'homme gangrené qui possédait la confiance du roi, donna à la France les ministres les plus plaisants qu'elle eût vus depuis longtemps. L'intérieur, par exemple, fut confié à un homme plus aimable à lui seul que tous les ministres un peu rudes de Napoléon, mais qui croyait fermement qu'habiter l'hôtel du ministre de l'intérieur et y dîner, c'était être ministre de l'intérieur. (...) Le roi, dans sa profonde sagesse, gémissait de l'inaction de ses ministres. Il sentait tellement la pauvreté de leur esprit qu'il se fit acheter par l'un d'eux une Biographie moderne et ne nommait à aucune place sans consulter l'article du libraire.
(Stendhal, Vie de Napoléon).