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penser éternellement dans un calme assuré

Je souffre de grands dommages dans les soins matériels ; mon fleuve se perd dans les sables. Je n'ai presque pas de réserves dans cette immense usurpation de la subsistance journalière sur le temps de la pensée, et je prévois que dans ma vie il me faudra toujours jeter de cette divine proie à la cruelle nécessité. Je me dis bien que le moment viendra où nous commencerons à penser éternellement dans un calme assuré ; mais d'ici là, peiner, se consumer en soins au profit d'une dépouille future, ôter beaucoup à l'esprit pour acheter une place parmi des hommes, hélas !  bien ménagés si je les dis mes étrangers, d'une certaine activité insupportable et d'un niveau désolant : tout cela, c'est une bien grande agonie de l'âme et qui renverse étrangement le sens de ce mot de vie.

(Guérin, le Cahier vert).

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