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Etape

Pour nous rendre du point A, où nous sommes, au point B, où nous allons, la ligne droite est impraticable ; il faut pousser jusqu’à C. Peu avant l’étape, on passe un gué : l’eau est froide et monte jusqu’aux genoux. On parcourt une brève jetée en béton, perpendiculaire au courant ; la portion où l’on marche est submergée ; au centre, il y a un vide qui est le lit même de la rivière. L’après-midi qui devait suffire au voyage se termine. Soit que nous ayons mal estimé la durée du trajet, soit que nous soyons allés chercher trop loin le point intermédiaire, il est trop tard pour arriver à destination avant la nuit, il faudra dormir au village.
Au matin je pousse les volets de la chambre : d’ici se découvre tout le triangle du territoire parcouru.  Le fleuve déroule ses bras entremêlés dans la plaine; la terre est nue, l’eau, à ras bord, a la même couleur brune, mais labile. Deux grands arbres poussent dans les îles ; sans feuilles encore, ils ont fleuri dans l’avant-printemps ; leurs branches s’éparpillent dans un réseau de fleurs petites et roses ou violettes, qui semble détaché d’elles.

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