Relu les Ailes de la colombe (ou plutôt lu The Wings of the dove).
Que, pour Mrs. Stringham, Milly Theale soit "une princesse" et qu’elle-même se considère comme "sa confidente" n’épuise pas les nombreuses allusions au théâtre du roman. Le nombre restreint des personnages (trois ou cinq), le ressort qui les anime, la symétrie des arrangements renvoient formellement à la tragédie classique. Combien de fois nous décrit-on les entrées ou les sorties de Kate Croy comme si elles avaient lieu sur la scène ? (Et les sorties peuvent être plus déterminantes que les entrées, dans un roman où l’absence est plus agissante que la présence ; le progrès de l’intrigue n’est-il pas une suite d’éloignements : absence de Merton, absence de Kate, quittant Venise, absence – définitive et donc triomphante – de Milly, qui est morte.)
Mais aussi : dans les longs et épuisants dialogues où les interlocuteurs s’affrontent à coups d’ambiguïtés et de réticences, j’entends Phèdre :
– Tu connais ce Fils de l’Amazone / Ce Prince si longtemps par moi-même opprimé ?
– Hippolyte ? Grands Dieux !
– C’est toi qui l’as nommé !
Commentaires
mais ce n'est pas un crépuscule... c'est une aurore, ce blog!
Une hirondelle ne fait pas le printemps...