Eglise Saint-Roch. Cantates BWV 12 "Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen" – Cantate BWV 131 "Aus der Tiefe rufe ich, Herr, zu dir" – Cantate BWV 21 "Ich hatte viel Bekümmernis".
(Le changement de sonorité provoqué par l'acoustique de l'église est spectaculaire : bien plus, pour le profane, comparé à ce qu'il entend en concert et au disque, que les variations liées aux décisions d'interprétation de tel ou tel. A une certaine distance dans la nef, la musique disparaît, avalée par les voûtes qui régurgitent une bouillie sonore. Il est un peu désolant que le public assis là-bas ne déserte pas en masse à l'entracte et ne réclame pas le remboursement de son billet. Pour les places "de première catégorie", l'écho ne l'emporte pas sur le son direct mais détermine ses métamorphoses. L'effet n'est pas identique selon les instruments : la trompette et l'orgue traversent l'épreuve sans grand dommage ; le hautbois (fort présent) semble avoir été relégué dans les profondeurs du choeur derrière l'orchestre ("De profundis clamavi"). Les voix ont au-dessus ou derrière elles la vague résonnante qu'elles engendrent : dans les grands choeurs croissants, où les voix entrent successivement, celle-ci les porte et leur prête son ampleur ; mais, en cas de changement de régime, à chaque rupture franche, elle manque de se briser et de les disperser. Le chef ménage un silence pour, en quelque sorte, laisser passer le remous. Cependant ce halo sonore, ce bourdonnement, ce manque de clarté, il est difficile à la longue de ne pas le vivre comme une perte d'acuité, une diminution de l'intelligence.)