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Eugène Onéguine

A l'opéra Garnier.

Une fois la représentation terminée, on se rappelle à peine avoir entendu chanter Onéguine, au point qu'on se demande pourquoi le titre de l'oeuvre n'est pas Tatiana et Lenski. Il est vrai que c'est bien à cause d'Onéguine que meurt le poète Lenski (même s'il n'y a pas de duel dans la mise en scène) et c'est bien d'Onéguine que s'éprend la jeune Tatiana (mais, comme le faisait remarquer mon voisin, c'est à la manière de l'Adrienne Mesurat de Julien Green, avec participation nulle de l'objet de sa passion). Une méprise semble séparer les deux personnages principaux. Lenski poursuit l'insipide Olga ; une des rares paroles d'Onéguine dont on se souvienne est justement celle-ci : pourquoi, des deux soeurs, Lenski a-t-il choisi Olga et non Tatiana ? Tatiana et Lenski se succèdent sans se voir ; la mise en scène fait cependant se croiser les deux trajectoires, en confiant à Lenski les couplets que M. Triquet chante à Tatiana. La course de l'un finit à la mort, celle de l'autre dans une espèce de paradis aristocratique pétersbourgeois assez kitsch. (Tatiana l'emporte par la grande scène nocturne où elle écrit à Onéguine ; entraînée par son audace, échauffée par le souffle des cors, elle finit par monter sur la table, faire griller les ampoules et enfoncer les fenêtres... les grands monologues des héroïnes de Strauss donneront une version sophistiquée et sublimée de cet élan).

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