Le vieux compositeur ne parvient pas à monter sur la scène où l'orchestre vient de jouer sa musique. C'est le moment des saluts. Le chef s'avance vers la rampe. Il cherche des yeux dans la salle (mettant peut-être la main en visière pour faire comprendre son geste aux spectateurs du fond). Puis il trouve celui qu'il attend ; il le salue, applaudit, ouvre les bras pendant que le compositeur remonte lentement l'allée. Arrivé au bout, le vieillard range sa canne (mais dans la précipitation elle tombe derrière lui) ; il tend une main au chef qui se penche et la saisit comme pour hisser le corps jusqu'à lui. Non, leurs mains se séparent. Debout contre le plateau, le compositeur fait des signes aux musiciens (derrière lui, un spectateur a ramassé la canne et tente de la lui faire reprendre). Un temps il reste là comme un nageur qui pose les mains à plat sur le bord pour prendre appui et se sortir de l'eau. Puis il commence à se glisser le long de la scène (il a retrouvé sa canne). Le chef croit qu'il se dirige vers l'escalier pour les rejoindre ; d'en haut, il l'accompagne mais, après quelques pas, le vieux maître se laisse tomber dans un siège vide au premier rang et s'y installe.