It would make a perfectly viable story, of a minor kind. But I doubt I will ever get down to writing it. Of late, sketching stories seems to have become a substitute for writing them.
(...)
Growing detachment from the world is of course the experience of many writers as they grow older, grow cooler or colder. The texture of their prose becomes thinner, their treatment of character and action more schematic. The syndrome is usually ascribed to an attenuation of physical powers, above all the power of desire. Yet from the inside the same development may bear a quite different interpretation: as a liberation, a clearing of the mind to take on more important tasks.
(Le "je" ci-dessus pourrait être JM Coetzee. Mais, dans son livre, ces réflexions sont attribuées à un certain "Mr JC". Cet écrivain fictif partage quelques traits avec son créateur. Il est né en Afrique du Sud, il est l'auteur d'un livre intitulé Waiting for the Barbarians, il réside depuis quelques années en Australie. Né en 1934 (et non 1940), il compose ces notes en 2006 ; il les enregistre puis elles sont transcrites par une jeune femme, une voisine qu'il a embauchée spécialement pour ce travail (mais pas en raison de ses qualités de dactylo.)
Diary of a bad year est partagé en deux dans le sens de la longueur (les deux parties correspondent à deux séries d'essais de "Mr JC", la matière de l'une est publique, le ton réprobateur, celle de l'autre intime et incertaine) ; le livre est également, presque à chaque page, coupé en trois dans le sens de la hauteur : sous l'essai courent deux textes qui pourraient être (sans dates) des journaux intimes, essentiellement la transcription de dialogues : témoignent d'abord "Mr JC", puis sa "secrétaire".
Les opinions professées par "Mr JC" sont mises à distance par l'histoire racontée (aussi "mince et schématique" soit-elle) dans les deux rapports ; l'expression et le contenu des essais participent à l'intrigue amoureuse et (presque) policière qui lie les personnages : "Mr JC", sa "secrétaire" et le compagnon de celle-ci. Roman et essais s'épaulent, relançant l'intérêt, mais l'un et l'autre, en allant, plus faibles et plus brefs, conduisent le texte à sa fin, accompagnant l'écrivain jusqu'au seuil de la mort.)
Commentaires
Merci pour le lien que je trouve, comment dire... flatteur n'est pas le bon mot... bref qui me fait très plaisir.
C'est moi qui suis flatté... mais je crains qu'il ne t'amène pas beaucoup de lecteurs nouveaux
Qu'est-ce à dire ? Je croyais que ce Coetzee-là ne devait paraître que fin octobre dans les pays anglophones... Y aurait-il des privilégiés ?
G> en librairie depuis fin août (huitième mois, et non octobre)