Ces villes, comme ailleurs, ont en général beaucoup grandi à l’époque contemporaine mais leur position en hauteur les a séparées de leurs faubourgs. Le cœur est monté sur un socle dont il semble occuper tout l’espace, avec son réseau de rues et de places, les volumes de ses palais et de ses églises, conservés depuis quatre siècles (c’est le contraire de l’enfouissement archéologique, ici le plus ancien s’élève, comme un noyau de roches dures dégagé par l’érosion). Quand on voit ces villes de loin ou quand on les découvre tout entières depuis leur faîte, la distance, les plis du terrains, ravalent l’agglomération ultérieure ; elles apparaissent circonscrites, compactes, plantées de tours et de clochers, assises dans la campagne, retranchées d’elle, rappelant les images-symboles qui les figurent dans les œuvres des maîtres anciens (telle Arezzo dans la fresque de Giotto à Assise ou dans l’Invention de la croix de Piero).