Sabotage de Hitchcock.
Panne générale dans Londres. Les ouvriers de l’usine électrique découvrent du sable dans les machines : sabotage ! Au même moment, profitant de l’obscurité, Verloc rentre chez lui inaperçu. On le voit se laver longuement les mains. Désignant le coupable, un plan nous montre alors l’évier qui se vide et le sable que l’eau laisse derrière elle.
Je me souviens du minerai que les agents nazis dans Notorious stockent dans des bouteilles de Pommard. Devlin et Alicia explorent la cave ; par mégarde Devlin renverse une bouteille qui se brise sur le sol. La tache noire autour des éclats de verre semble un instant l’image arrêtée du vin en train de se répandre : non c’est une espèce de sable. Les deux complices réarrangent les bouteilles mais les traces qu’ils laissent dans l’évier attirent l’attention du mari d’Alicia qui découvre la manipulation.
La ressemblance est anecdotique (même si l’image demeure). En revanche les deux films de Hitchcock partagent quelque similitude dans la distribution des rôles : un policier aime et se sert d’une femme pour percer à jour les agissements de son mari soupçonné d’être un agent ennemi. Sabotage n’a pas la perfection vénéneuse de Notorious : un quatrième personnage vient perturber le triangle ; il s’agit du jeune frère de Mrs Verloc. Fidèle en cela au roman de Conrad dont il s’inspire, le réalisateur le fait mourir dans l’explosion d’une bombe : mais difficile, après cette scène horrible, de renouer les fils de l’intrigue amoureuse…
Commentaires
Mieux vaut rien que l'aura.