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Dayer, Fedele, Kurtag

A la Cité de la Musique.

La première oeuvre permet d'écouter des extraits des Lettres portugaises (que je croyais être de Guilleragues mais qu'ici on attribue à une religieuse portugaise, Marianna Alcoforado). Il devait y avoir, selon le programme, encore un poème de Pessoa en anglais mais je ne l'ai pas entendu.

La seconde met en place un décor impressionnant : une fanfare s'arrange en demi-cercle sur la scène ; les instruments sont disposés à peu près en miroir jusqu'aux extrémités que commandent deux trompettes se faisant face. Autour d'eux, un dispositif électronique crée un deuxième espace, plus grand et plus incertain, traversé par d'autres événements sonores. Exilés dans le vaste paysage, les cuivrent inaugurent lentement un palais désert, pavé de métal, fait d'arches et de symétries.

La deuxième partie nous ramène chez les hommes avec les Messages de feu Mademoiselle R.V. Troussova de Kurtag. La pièce est composée d'une suite de courts poème de Rimma Dalos. Un ensemble d'instruments pincés, frappés, frottés, etc. habillent et prolongent la voix de la chanteuse, parlant la même langue. L'oeuvre commence par une phase de solitude, interrompue par un coït furieux (une chanson sauvage met l'interprète à rude épreuve, car :)
        Pourquoi ne pousserais-je pas des cris de cochon
        Quand autour de moi tout le monde grogne
et se termine par une longue traîne de fragments amers. La musique est aussi brève que la parole ; peu de mots consument toutes ses forces. Chaque silence arrête, comme un cri, une épitaphe provisoire.

Commentaires

  • Je lis dans la notice des "Lettres portugaises " (La Bibliothèque des Arts , Paris 1993): "Les L.P. sont de 1661 .Elles ont été écrites par M.Alcoforado , nonne au couvent de Beja dans l'Alem-Tejo , à M. de Chamilly , officier français. M. de Chamilly faisait partie du corps de M. de Briquemaut , envoyé par Louis XIV avec M. de Schomberg , pour soutenir les Portugais contre les espagnols . M. de Chamilly qui devint plus tard maréchal de France , portait alors le nom de comte de Saint-Léger et avait 25 ans . A son entrée dans Béja , à la tête de sa compagnie , il avait remarqué au balcon du couvent la belle nonne et en avait été remarqué . Le frère de Marianna , qui servait comme lieutenant dans sa compagnie , n'eut pas de peine à ménager au comte français un rendez-vous avec sa soeur , alors agée de 21 ans et qui , bien que déjà retirée au couvent , bénéficiait de quelque liberté . Il fut heureux , puis la quitta pour rentrer dans son pays . Marianna , délaissée , lui envoya ces lettres immortelles qui , connues de l'entourage du comte , suscitèrent un admiration attendrie . Écrites en portugais , elles furent traduites par le comte de Guilleragues , qui avait servi au Portugal dans les armées de Turenne et rencontra probablement M. de Chamilly dans le salon de Mme Scarron . Elles parurent en 1669 et , depuis lors furent rééditées souvent . Rousseau en particulier en fait le plus grand éloge . "

  • Comme disait Johnson à propos de l'Ossian de MacPherson : qu'on nous montre l'original !

  • Cet article de Wikipédia est en effet moins catégorique que la notice citée :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Lettres_portugaises

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