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Venice

Vues du bateau (le ferry de Staten Island), les tours du Financial District donnent à Manhattan un faux air de Venise montée en graine : campaniles obèses, façades ou portions de quai prodigieusement dilatées selon la verticale (avec par endroits des frontons et des toits sans proportion, perdus dans les hauteurs). Plan, échelle, matériaux, couleurs n'ont rien de semblable ; ni le climat, ni la lumière (Kafka compare celle de New-York, sans l'avoir vue, aux éclats d'une vitre perpétuellement fracassée), ni la présence de la mer dans la cité (le coeur de Venise est fissuré et plein d'eau).

Mais là-bas comme ici, il y a une ville plantée dans la mer, aux bords tranchés net ; un centre qu'un vide entoure et sépare de sa périphérie (sur les rivages opposés l'agglomération s'étend sans limites certaines) ; une île tout entière construite, minérale sans terre ni rochers, sans relief et sans plage, sans arbres (les jardins au ras de l'eau sont ravalés par la distance, les autres dissimulés par les murs).

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