Pendant les douze années que je fus marchand, je n'ai voyagé que par la malle-poste. Trois jours de Paris à Marseille ! c'est beau ; mais aussi l'homme est réduit à l'état animal : on mange du pâté ou l'on dort la moitié de la journée. Je n'eus jamais le temps de m'enquérir, ou pour mieux dire, de chercher à deviner comment les gens chez lesquels je passais avaient coutume de s'y prendre pour courir après le bonheur. C'est pourtant la principale affaire de la vie. C'est du moins le premier objet de ma curiosité.
(Stendhal, Mémoires d'un touriste).