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Ronce-aux-deux-lumières

L'office du tourisme paye une bière à tout nouvel arrivant. Il règne une joyeuse pagaille dans les bureaux pendant qu'on distribue cannettes et prospectus. Une fois que les parents sont passés, ils envoient leurs enfants quémander.

Je suis venu en train ou en car. Je reste quelques jours à D*** pour le travail. Je profite d'une journée de liberté pour découvrir Roncière, la petite ville d'à côté. On nous a laissés sur une grande esplanade à l'abandon, au pied d'un immeuble de parking.

Je monte des ruelles coupées d'escaliers, des passages plongés dans le noir. Je finis par me demander si je ne suis pas entré "chez les gens" par mégarde. J'arrive sur une terrasse au-dessus des toits d'où on découvre toute la ville. Je n'imaginais pas pareille splendeur. Comment croire qu'il existe, inconnue, dans le Nord, une cité aussi belle que Sienne ? Elle s'étend dans le creux des collines. Je devine les porches, les dômes, les places mais sans bien voir car il fait presque nuit. La ville est bâtie en brique ; la lumière basse et bleue approfondit la couleur sombre et la fait rougeoyer comme des braises.

Je continue ma route dans les maisons ou les rues aveugles. Quand la vue s'ouvre à nouveau, le château apparaît pour la première fois sur la crête. Mais la découverte ne compense pas la déception. Le jour a changé. Il tombe jaune et clair sur la ville en contrebas. Il révèle la pauvreté des bâtisses entre de grands terrains déserts. Des quartiers ont été rasés autrefois et déblayés ; il ne reste que le dessin au sol des murs rognés, dans la poussière ocre.

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