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La Clémence de Titus

A l'Opéra Garnier.

Le décor est un grand cube blanc (on se croirait toujours à Pleyel). Le palais a été inauguré trop tôt, n'est pas encore meublé ; la peinture sèche. De longs récitatifs précèdent les airs. On a l'impression d'une « œuvre de prestige », de haute culture (opera seria, Rome antique, Métastase), luxueuse mais quelque peu inhabitée. Un programme racinien lie les personnages : Sextus aime Vitellia qui convoite Titus qui se propose d'épouser Servilia qu'aime Annius. L'histoire romaine fournit des accessoires sans relief (le Sénat, le Capitole, Bérénice...)

La distribution accentue l'effacement de l'Empereur, « meilleur des princes », mais qui à force de vouloir plaire à tout le monde, risque d'être totalement dépourvu d'existence. (Si peu vivant qu'il ne peut mourir : dans le magnifique finale du premier acte, seule son ombre est poignardée). La réalisation de l'opéra tord les rapports entre les rôles. Un chanteur l'emporte sur les autres (en l'occurrence Sextus) ; il draine à lui l'émotion et la vie ; les autres se font marionnettes et le drame devient son rêve ou son cauchemar, la chambre d'écho des hantises et des désirs de son personnage.

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