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Arthur's seat

Dans le chapitre 17 des Indes noires, « Un lever de soleil », la jeune Nell quitte pour la première fois les profondeurs des houillères d'Aberfoyle, où sa vie s'est déroulée jusqu'ici dans une obscurité presque totale ; ses amis ont choisi le soir pour commencer ce voyage afin que la jeune fille ne passât que par une gradation insensible des ténèbres de la nuit aux clartés du jour. Les voyageurs traversent un pays qui apparaît à Nell immense et obscur :

- Quelles sont ces grandes fumées qui courent au-dessus de notre tête ? (...)

- Et quels sont ces points scintillants qui brillent à travers les déchirures des nuées ? (...)

Nell regardait la silhouette des grands arbres que le vent agitait dans l'ombre. Elle les eût volontiers pris pour quelques géants qui gesticulaient. Le bruissement de la brise dans les hautes branches, le profond silence pendant les accalmies, cette ligne d'horizon qui s'accusait plus nettement lorsque la route coupait une plaine, tout l'imprégnait de sentiments nouveaux (...)

La lune monte dans le ciel. Les voyageurs embarquent et naviguent sur la Forth. Ils abordent près d'Edimbourg. Ils vont rejoindre avant l'aube le sommet du parc qui s'étend à l'est de la ville :

L'Arthur-Seat n'est, à vrai dire, qu'une colline haute de sept cent cinquante pieds, dont la tête isolée domine les hauteurs environnantes. En moins d'une demi-heure, par un sentier tournant qui en rendait l'ascension facile, James Starr et ses compagnons atteignirent le crâne de ce lion auquel ressemble l'Arthur-Seat, lorsqu'on l'observe du côté de l'ouest. (...)

« Attends donc, Nell. Le soleil ne va pas tarder à paraître, et, pour la première fois, tu pourras le contempler dans toute sa splendeur. »

Et :

Le jour se faisait au point d'intersection que l'arc diurne allait fixer sur la circonférence de la mer.

(Je pense fugitivement au mythe d'Orion tel que l'a peint Poussin, au géant aveuglé en route vers l'orient pour toucher au point où le soleil levant lui rendra la vue.)

Enfin...

Enfin un premier rayon atteignit l’œil de la jeune fille. C'était ce rayon vert, qui, soir ou matin, se dégage de la mer, lorsque l'horizon est pur.

(Ce rayon vert, c'est le prétexte de l'autre roman écossais de Jules Verne. Dans celui-là, on change de bord, un coucher de soleil remplace un lever. Car, comme l'expliquait la volubile patronne d'une Caledonian Guesthouse à des hôtes perdus sur la route, les guidant au téléphone à travers les plis de leur carte routière : "(vous êtes à gauche, nous sommes à droite) ; l'Ecosse a deux côtés, un côté gauche et un côté droit").

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