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Ouverture mal arrangée, retour difficile

La soirée ne fait pas événement. L'inauguration a déjà eu lieu ; ou bien la solennité reste à accomplir et l'endroit bénéficie d'une ouverture anticipée, provisoire et sans prestige. D'ailleurs la nouvelle salle de concert est située loin des lieux habituels, à la campagne ou dans un pays neuf. C'est un très grand amphithéâtre terne, mal éclairé, dans les tons beiges. Le public est peu nombreux et tout entier regroupé dans une section étroite de l'étage. Nous avons pris deux places dans une stalle élevée (je les regarde clignoter en rouge sur un terminal de vente). Le concert (peut-être un opéra) est un film. Mais un mur nous sépare de l'espace de projection. L'écran est difficile à apercevoir, à travers l'ouverture d'un balcon. Les spectateurs changent de rang, s'avancent, se penchent dans la pénombre pour abaisser d'une main le siège du fauteuil où ils vont s'asseoir.

Plus tard, dans un aéroport. C'est une ruine sans planchers ni toits mais aux murs intacts comme le château de Linlithgow. Le parcours suit une passerelle tendue d'une paroi à l'autre. Au-delà il faut ramper sous une grille dans l'épaisseur du mur puis descendre jusqu'au sol de terre battue. Deux échelles sont placées côte à côte. L'une est en bois, avec un seul montant central traversé par les barreaux ; elle est ancienne et fragile mais bien calée dans le coin de la pièce : l'autre en ferraille, solide, est mal arrimée. Le secret de la réussite est de les utiliser toutes les deux, un pied dans chaque, d'allier la stabilité de l'une à la résistance de l'autre. Hélas ! celui qui me précède choisit la seconde seule qui glisse, se renverse : il tombe en arrière et son dos va donner au sol contre un gros caillou.

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