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L'Or du Rhin (2)

Au Châtelet.

Convaincu que la musique est l'art de la répétition, je commence une nouvelle Tétralogie, la même. Est-ce parce que j'ai changé de place et que je me suis rapproché de la scène, latéralement ? j'ai l'impression que les voix sont plus présentes, plus grandes, et que l'orchestre a rapetissé en proportion. Elles bénéficient peut-être de la remémoration des épisodes futurs (elles sont grosses de leur avenir déjà advenu). J'entends les personnages qui reviendront dans les opéras suivants avec le souvenir de leur performance ultérieure (ceci renforcé par le fait que les interprètes n'ont pas changé). Fricka est si belle, si humaine qu'on guette avec impatience chacune de ses interventions (fâchée, compatissante, jalouse, radoucie).  Alberich profère la malédiction ; c'est une nuée sombre qui l'entourera encore quand il viendra hanter bien plus tard son fils Hagen. Erda s'avance et prophétise le Crépuscule des Dieux (on frissonne). Loge figure le cas peu ordinaire d'un homme qui va se métamorphoser en musique seule (à rebours de l'oiseau qui prend la parole dans Siegfried). Dans le finale, les lamentations des filles du Rhin et les sarcasmes de Loge commentent l'entrée un peu creuse des dieux au Walhalla ; comme l'eau et le feu qui l'anéantiront dans quelques jours.

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