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Schubert, Schumann

Au Châtelet.

Lieder de Schubert sur des poèmes de Goethe. Surtout der Musensohn : le musicien-poète possédé par les Muses, par le mètre et par le rythme entraînant, entraîné dans une allégresse irrépressible et presque inquiétante, devançant les saisons, courant les champs et les villages, animant au passage le « gros garçon » et la « raide demoiselle », s'en moquant, allant selon sa joyeuse chanson, solitaire et rêvant de repos.

Lieder de Schumann sur des poèmes d'Eichendorff. Toutes les vignettes du romantisme allemand : l'exil, la bien-aimée lointaine, la solitude, la nature angoissante ou consolatrice, les chasseurs qui sonnent du cor, le rossignol, le château moyenâgeux et même le Rhin et la Lorelei ; mais profondément d'accord avec la musique. Trois favoris :

Mondnacht : la voix s'égale au paysage nocturne (clarté blanche de la lune, scintillement des étoiles). Auf einer Burg : un paysage vu en plongée ; le vieux château avec son spectre sinistre domine le fleuve où passe une noce faussement joyeuse ; la jeune mariée pleure (et la voix pleure avec elle). Surtout, Zwielicht, vision inquiétante du crépuscule où les arbres frissonnent, les nuages passent « comme les mauvais rêves » ; heure des amours mortelles et des amitiés trahies ; la voix commande soudain : « (bien des choses se perdront dans la nuit) Prends garde ! »

(Mais comme trop souvent, c'est par un bis peut-être qu'on est le plus touché : un autre lied de Schumann, une musique qu'on ne connaît pas, des paroles (de Kerner) qu'on ne comprend guère (c'est mieux ainsi), Stirb, Lieb' und Freud' !, un petit roman ausbourgeois avec scène de prière et cœur brisé.)

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